Fazil Say, Wolfgang Amadeus Mozart
Artistes présents:
Alexandros Stavrakakis
Dans cet album, la Messe de Requiem de Mozart, l’une des dernières œuvres du compositeur, est associée à une création du pianiste et compositeur Fazıl Say : Mozart ve Mevlana.
Écrite pour le même effectif que le Requiem, cette œuvre met en musique deux poèmes du poète soufi du XIIIème siècle Rumi. Elle a été créée en novembre 2024 par les interprètes présents sur cet enregistrement : la soprano Fatma Said, la mezzo-soprano Marianne Crebassa, le ténor Pene Pati, la basse Alexandros Stavrakakis, le Rundfunkchor Berlin, le Luzerner Sinfonieorchester et le chef Michael Sanderling.
Rumi (de son nom complet Mevlânâ Celâleddîn-i Rûmî), l’un des poètes les plus lus au monde, a vécut principalement à Konya, au sud de l’actuelle capitale turque, Ankara, également ville natale de Fazıl Say. Dans Mozart ve Mevlana (« Mozart et Mevlana »), Fazıl Say met en musique deux poèmes traduits en turc depuis le persan original : Yine Gel (« Reviens encore ») et Yedi Öğüt (« Les Sept Principes »), qui célèbrent la tolérance et la générosité d’esprit.
« Mevlana est un grand philosophe du monde oriental. Je suis turc. J’ai pensé : pourquoi ne pas unir l’Orient et l’Occident dans l’amour et l’amitié, à travers des textes du grand philosophe Mevlana et des citations de la musique d’un génie comme Mozart, dans un espace musical fluide ? … Je joue toutes les œuvres pour piano de Mozart et je les ai toutes enregistrées. Mozart occupe une place très particulière dans ma vie… Nos vies doivent être consacrées à construire des ponts d’amitié. … La musique de Mozart est celle de l’humanité. De même, les paroles de Mevlana rassemblent les hommes, quelle que soit leur religion ou leurs croyances. »
Dans sa partition, Fazil Say utilise le même effectif vocal et instrumental que Mozart dans son Requiem et fait des références explicites à ce dernier ainsi qu’à d’autres œuvres de Mozart. Il y intègre également des instruments, des rythmes et des harmonies issus de la culture anatolienne. Étroitement associés au soufisme (voie spirituelle et mystique de l’islam) figurent le ney, flûte de roseau qui occupe une place importante dans la musique du Proche-Orient, et le kudüm, paire de petits tambours hémisphériques.
Cet album est une réelle création mondiale pour Fazil Say : « une création mondiale est toujours une renaissance pour un compositeur », affirme-t-il.
Il explique : « La distribution réunie pour cet album est exceptionnelle : Fatma Said, originaire d’Égypte, Marianne Crebassa, de France, Pene Pati, venu des îles Samoa, et Alexandros Stavrakakis, basse grecque. Le Rundfunkchor Berlin est véritablement unique, et l’orchestre rassemble des musiciens issus de plus de 25 pays. Des personnes de toutes confessions, unies par la musique, jouant ensemble, respirant ensemble. C’est ce que j’ai voulu réaliser : créer un pont, un lien d’amour et d’amitié entre Orient et Occident à travers la musique. »