Pour le Quatuor Arod, les six quatuors à cordes de l’opus 76 de Haydn « représentent l’apogée du style classique, mais ils sont aussi intemporels, offrant des possibilités presque infinies ». Ce projet Haydn – le premier enregistrement du quatuor parisien pour Erato consacré à des œuvres de la fin du XVIIIe siècle – tient depuis longtemps une place particulière dans le cœur des musiciens.
« Haydn, père fondateur du quatuor à cordes, composa les quatuors de l’opus 76 alors qu’il avait une soixantaine d’années. Témoins de sa pleine maturité, de sa maîtrise et de son accomplissement, ils déploient une vaste palette expressive et marquent un tournant dans l’histoire du genre. Ils ont sans aucun doute influencé Beethoven. »
En abordant ce répertoire classique, les membres du Quatuor Arod ont cherché à rester « fidèles à la fois à l’esprit et à la lettre de ces œuvres… L’archet moderne, inventé après l’époque de Haydn, ne nous offrait pas la souplesse ni la légèreté caractéristiques de son écriture… » Leur solution fut de commander un nouvel ensemble d’archets, inspirés de modèles conçus dans les années 1770 par les célèbres frères Tourte. Les instruments des musiciens, datant des XVIIe et XVIIIe siècles, sont restés configurés pour la pratique moderne.
« L’effet des archets classiques fut immédiat : l’articulation devint plus naturelle, les réponses plus souples, le son plus transparent. Les archets ont transformé notre jeu, devenu plus léger, plus ouvert et plus libre… En somme, cet enregistrement des quatuors opus 76 de Haydn constitue une étape majeure dans notre parcours, ouvrant un nouveau chapitre dans notre manière d’aborder le quatuor. »